28 déc. 2014

Sous les couvertures










Bertrand Guillot

176 pages


Editions rue fromentin


Un samedi soir, une librairie de quartier. Comme toutes les nuits, sitôt le rideau tombé, les livres s'éveillent et se racontent leurs histoires... Mais ce soir, l'heure est grave : les nouveautés viennent d'arriver, et les romans du fond de la librairie n'ont plus que quelques jours pour trouver un lecteur ! Pour sortir par la grande porte, il leur faudra s'unir et prendre la place des best-sellers solidement empilés près de la caisse. Autant dire qu'ils n'ont pratiquement aucune chance...



Mon avis

Tout d'abord, je tiens à remercier Priceminister et ses matches de la rentrée littéraire de m'avoir permis de découvrir cette petite perle de la littérature.
Une librairie de quartier, un samedi soir. Les ,nouveautés de la rentrée littéraire inquiètent les "anciens" de la librairie, ceux qui sont là depuis un moment déjà et qui ont été relégués au "Boudoir". Le soir venu, ils concoctent une stratégie pour prendre la place des "mises en avant" (les nouveautés) sur la table des bestsellers.


Dès les premières pages, je me suis prise à comprendre ce que l'auteur a voulu nous démontrer à travers ses mots : le but des livres et leurs auteurs.
On découvre l'envers du décor face à un libraire qui baisse les bras devant la déferlante de nouveautés et la machine de l'édition. Il ne trouve plus le temps de lire les ouvrages qui jonchent les étagères de sa librairie. Comment pourrait-il donc conseiller ses clients-lecteurs ? Il est accablé par la paperasse et, même si, la jeune libraire qui lui donne un coup de main essaie de lui donner des idées, il ne l'écoute pas, blasé. Il lui demande de rassembler des livres pour les envoyer "au pilon" afin de libérer de la place. Voilà la réalité : trop de livres... Les idées du libraire évolueront vers la fin, ce qui fait du bien.
Le numérique, dans lequel travaille son fils, prend peut-être de l'ampleur mais il ne faut désespérer. Les livres papier ont toujours leur place, il faut juste trouver le moyen de les valoriser les meilleurs et pas les "imposés".
C'est ce qu'on compris les livres du "Boudoir" qui, grâce à leur histoire, leur auteur, fomentent un coup d'Etat qui les mettra en avant.
Sarah, la jeune libraire, donne une image des jeunes férus de littérature de notre époque. Je me suis retrouvée en elle quand elle découvre et dévore un roman en quelques heures sans pouvoir le laisser une minute sans l'avoir en tête. Roman qui ne fait pas forcément parti des nouveautés mises en avant.
On peut aussi découvrir les auteurs lors de séances de dédicaces. Des auteurs souvent désabusés face à l'indifférences des gens qui viennent surtout pour les "stars" de la littérature.

Quant à l'auteur de ce livre, il a une écriture simple et fluide qu'il est facile de lire et comprendre. Il décrit avec un certain humour, une finesse et une lucidité la situation du monde de l'édition d'aujourd'hui. Un monde de profit et non plus de qualité qui mène le livre papier et la "vraie littérature" vers les oubliettes. Beaucoup ne sont peut-être pas d'accord avec ça mais c'est ce que l'auteur, à travers cette petite révolution, démontre avec clairvoyance.

Un livre sur les livres que tout bon blogueur livresque devrait avoir lu et chroniqué.

A lire et apprécier sans modération.





18/20



Citation

Comment peut-on aimer lire et devenir critique littéraire ? se demandait-elle en montant l'escalier. Chaque jour de nouveaux romans, et chaque semaine des chroniques à rendre , le blog à tenir, une pige sur la radio locale... Comment faisait-elle quand venait un pavé de cinq cents pages alors que trente ou cent autres attendaient déjà en piles branlantes dans sa chambre ? Ne lisait-elle que les romans des auteurs qu'elle connaissaient déjà ? Ou ceux des grandes maisons ? Ne lisait-elle que quelques pages ? Et elle se permettait encore des extras, comme cette foire du livre, à vingt kilomètres de là, où elle était partie pour la journée animer des tables rondes. Elle devait avoir un secret, il faudrait qu'elle lui demande.



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